Mercredi 5 février 2025, le futur Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Plaisir a été soumis au vote en conseil municipal. Ce dossier de près de 1 800 pages, aux implications majeures pour l'avenir de la ville, suscite de nombreuses interrogations et inquiétudes
quant à la vision qu'il porte pour le territoire.
Un centre-ville toujours en attente de dynamisation
Depuis 13 ans, la municipalité promet un projet de réaménagement du centre-ville incluant la construction de 80 à 100 logements. Or, même si nous saluons le travail remarquable de notre manager de ville auprès des commerçants ces dernières années, aucun projet d’aménagement urbain pour la redynamisation du centre-ville n’a vu le jour.
Par ailleurs, si les commerces de proximité sont essentiels à la vie de quartier, leur présence semble conditionnée à des critères non explicités dans le PLU, contrairement aux pratiques des communes voisines. De plus, aucun engagement clair n'est pris quant à leur intégration dans les futurs projets immobiliers du centre-ville.
Les zones pavillonnaires menacées
Le PLU propose de réduire la distance minimale entre maisons individuelles de 5 à 4 mètres, une mesure inacceptable, bien en deçà des standards d'autres communes du département, où cette distance est généralement fixée à 8 mètres. Cette densification excessive pose des questions sur la qualité de vie des habitants, notamment en termes d'intimité et de cadre de vie.
Le hameau pavillonnaire de Sainte-Apolline, quant à lui, sera désormais encerclé par une zone d'activité autorisant des bâtiments industriels de 16 mètres de hauteur. De plus, le placement de ce quartier sous droit de préemption urbain renforcé suscite des interrogations : la municipalité cherche-t-elle à inciter ses habitants à partir ?
Augmentation de l'emprise au sol sur l’ensemble de la ville
Dans plusieurs quartiers déjà fortement urbanisés
(Résidences Abel Guyet, Danielle, Ebisoires, Valibout, Petit Bontemps), l'emprise au sol a été augmentée de 40 % à 60 %. Cela signifie-t-il que de nouveaux immeubles seront construits au milieu des bâtiments existants ? Envisage-t-on de démolir des logements actuels pour en reconstruire d'autres ? Pourquoi appliquer cette hausse d'emprise au sol dans des quartiers déjà fortement urbanisés ?
On est en droit de s’interroger.
L’agrandissement du centre commercial Mon Grand Plaisir
Parallèlement, l'emprise au sol du centre commercial Mon Grand Plaisir passe de 70 % à 80 %, laissant craindre une nouvelle extension d'un mastondonte commercial déjà responsable de la saturation du trafic et d'une forte dégradation de la qualité de vie des habitants du quartier de l’Acqueduc.
Cette crainte semble être justifiée car d’après les éléments en notre possession, une étude d’impact aurait été lancée par un cabinet d’expertise en vue d'un projet d'extension du centre commercial pour une superficie de 1700 m² de surface de vente, soit une superficie totale d’environ 2800 m².
L'avenir incertain du groupe scolaire de la Haise
Lors du conseil municipal du 28 juin 2023, nous avions déjà interpellé le maire sur un point qui demeure sans réponse : l’intégration du groupe scolaire de la Haise dans une zone soumise à une taxe d’aménagement majorée.
Cette taxe étant perçue lors de l’obtention d’un permis de construire, cela laisse supposer que la municipalité envisage d’autoriser de nouveaux projets immobiliers sur cette parcelle.
Or, l’actuelle configuration des lieux – comprenant deux écoles maternelles, deux écoles élémentaires, une cantine scolaire, l’accueil de loisirs Les Petits Bouts et le gymnase Léo Lagrange – limite fortement toute possibilité de construction supplémentaire.
Une question se pose alors avec acuité : la mairie projette-t-elle, à terme, la suppression de ce groupe scolaire ?
Interrogée à deux reprises sur ce sujet, la maire a, jusqu’à présent, refusé de nous apporter la moindre réponse.
Une absence d'information sur les nouvelles contraintes pour les propriétaires
De nombreuses habitations sont désormais soumises à des règles strictes en matière de patrimoine bâti, naturel et urbain, limitant fortement leur modification et interdisant parfois leur démolition. Ces nouvelles dispositions auront un impact significatif sur la valeur des biens concernés, tout en imposant des contraintes techniques et financières lourdes pour leur réhabilitation. Si la préservation du patrimoine est essentielle, nous déplorons que les propriétaires impactés par ces nouvelles règles n’aient pas été informés.
D'autre part, le guide des couleurs et matériaux du Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse a été intégré aux documents d'urbanisme, alors que Plaisir ne fait pas partie de ce territoire. Cette charte s'imposera-t-elle à toutes les nouvelles constructions, y compris aux bâtiments municipaux ?
Une absence de concertation réelle
Alors que la révision du PLU est en cours depuis trois ans, la commission d'urbanisme n'a été convoquée que deux jours avant le conseil municipal, laissant peu de place à l'analyse du dossier de PLU de 1800 pages et au débat. Cet agenda resserré semble davantage destiné à limiter la réflexion des élus d'opposition qu'à encourager une discussion démocratique.
La majorité nous reproche régulièrement de ne pas être constructifs, de ne pas soumettre des propositions. En réalité, la majorité municipale nous empêche de l’être en nous tenant systématiquement à l’écart des décisions. Les commissions sont censées permettre un dialogue démocratique, mais elles sont utilisées comme une simple formalité pour cautionner leurs décisions, sans réelle volonté d’échange.
Plusieurs orientations contestables
Malgré les réunions de concertation annoncées par la majorité, ce PLU présente plusieurs orientations contestables :
• La disparition a court terme de 23 hectares d’espaces naturels
• La construction de 2 000 logements d’ici 5 ans
• La densification excessive des quartiers existants,
• La réduction importante des distances entre habitations,
• La disparition de certains hameaux pavillonnaires,
• Le risque d'extension du centre commercial Mon Grand Plaisir,
• L’absence d’une politique forte pour les commerces de proximité en centre-ville,
• La menace de fermeture du groupe scolaire de la Haise
En imposant un PLU aux impacts si lourds sans véritable concertation, la municipalité semble préférer une urbanisation contraignante plutôt qu'un projet partagé avec les Plaisirois.
Cette approche, déconnectée des attentes des habitants, ne prend pas en compte la préservation de leur qualité de vie.
Nous pensons qu’un urbanisme équilibré et respectueux est possible à Plaisir
:
✅ Sanctuariser les 26 hectares d’espaces verts menacés
✅ Créer de nouvelles zones de respiration avec des parcs et des corridors écologiques
✅ Intégrer des normes environnementales exigeantes dans chaque projet
✅ Limiter la densification excessive pour préserver la qualité de vie
✅ Maintenir des distances minimales entre habitations conformes aux villes voisines
✅ Mettre en place un plan de dynamisation du commerce local
✅ Stopper l’extension du centre commercial Mon Grand Plaisir au détriment des petits commerçants
✅ Garantir le maintien du groupe scolaire de la Haise
✅ Anticiper les besoins en équipements publics avant tout nouveau programme immobilier
✅ Relancer les projets de centre-ville et d’écoquartier avec une vraie concertation citoyenne
✅ Associer les Plaisirois aux décisions qui engagent l’avenir de leur ville
Il est temps de construire une ville qui allie développement et qualité de vie, plutôt que de subir des choix imposés sans dialogue.
Face à cette absence de transparence et de débat, notre groupe a décidé de s'abstenir lors du vote de cette délibération.